Comité mardi 10 Mars 2020
à 18 heures
La tentation
de Luc Lang |
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Résumé :
Un romancier a beau faire, lorsqu’il possède la puissance, le rythme, l’intensité dont Luc Lang, de Mille six cents ventres (Fayard, 1998) à Au commencement du septième jour(Stock, 2016), a multiplié les démonstrations, quelque chose se passe, aussi flottant soit le livre par ailleurs. Le face-à-face d’un chasseur et d’un cerf – fulgurante scène d’ouverture, d’un magnétisme trop bref –, plusieurs scènes d’action magistrales – corps, lieux, regards, mouvements tournoyants du récit intérieur et extérieur –, l’éclat soudain d’un visage : la beauté surgit par trouées dans La Tentation, comme si le roman ne se résolvait pas à n’être que ce qu’il est.
Soit, pour le reste, la démonstration appuyée de quelques idées générales, qui contraignent et laminent l’histoire de François – le chasseur –, chirurgien vieillissant, emporté dans la tourmente par les amours de sa fille avec un truand, et la cupidité de son fils banquier, mais banquier d’opérette, si l’on veut, tant son portrait, qui ne sert qu’à faire tourner la machine symbolique que Luc Lang veut hélas agencer, relève de la caricature. Il s’agit du nouveau monde et de l’ancien, de la transmission de la violence, de l’angoisse d’être emporté dans le passage du temps. Questions dignes d’intérêt, qui méritent mieux qu’un jeu d’oppositions schématiques et des dialogues à thèse. Et Luc Lang aussi mérite mieux, sans parler du cerf et des visages, de toute cette beauté éparpillée.
FranceInfo Culture :
Un roman noir sur la famille comme dans les tragédies grecques, déployé dans une construction très étonnante. Le thriller de Luc Lang remporte le prix Médicis 2019.
Comité mardi 21 Janvier 2020
à 18 heures
Par les routes
de Sylvain Prudhomme
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Résumé :
« J'ai retrouvé l'autostoppeur dans une petite ville du sud-est de la France, après des années sans penser à lui. Je l'ai retrouvé amoureux, installé, devenu père. Je me suis rappelé tout ce qui m'avait décidé, autrefois, à lui demander de sortir de ma vie. J'ai frappé à sa porte. J'ai rencontré Marie. » Avec Par les routes, Sylvain Prudhomme raconte la force de l'amitié et du désir, le vertige devant la multitude des existences possibles.
Critique :
Le Monde :
A chaque nouvelle parution, l’étonnement, le doute, puis l’enchantement envahissent le lecteur [...]. Sans qu’il soit toujours facile de dire à quoi tiennent le charme, mais surtout la force de ses romans. A son écriture, assurément, dont l’absence de ponctuation expressive contraint le lecteur à choisir lui-même l’intensité qu’il veut donner.
Le Devoir :
Le huitième roman de Sylvain Prudhomme explore sans faire du surplace l’amitié, le désir et cette envie folle que l’on peut éprouver parfois de rompre les amarres. Le magnifique roman de Sylvain Prudhomme, nous donne à la fois envie de partir et de rester.
La Croix :
Avec ce très beau livre sur l’attachement, Sylvain Prudhomme poursuit son œuvre passionnante, portant une intensité d’une grande modestie.
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Tous les hommes
n'habitent pas le monde
de la même façon
de Jean-Paul Dubois |
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Résumé :
Cela fait deux ans que Paul Hansen purge sa peine dans la prison provinciale de Montréal. Il y partage une cellule avec Horton, un Hells Angel incarcéré pour meurtre.
Retour en arrière: Hansen est superintendant a L'Excelsior, une résidence où il déploie ses talents de concierge, de gardien, de factotum, et – plus encore – de réparateur des âmes et consolateur des affligés. Lorsqu'il n'est pas occupé à venir en aide aux habitants de L'Excelsior ou à entretenir les bâtiments, il rejoint Winona, sa compagne. Aux commandes de son aéroplane, elle l'emmène en plein ciel, au-dessus des nuages. Mais bientôt tout change. Un nouveau gérant arrive à L'Excelsior, des conflits éclatent. Et l'inévitable se produit.
Une église ensablée dans les dunes d'une plage, une mine d'amiante à ciel ouvert, les méandres d'un fleuve couleur argent, les ondes sonores d'un orgue composent les paysages variés où se déroule ce roman.
Critique :
L'Express :
"Je considère toutefois que le roman de Jean-Paul Dubois est celui qui correspond le mieux à ce qu'écrivait Edmond de Goncourt dans son testament : le prix doit récompenser une oeuvre de fiction en prose.
Decitre :
"Véritable coup de coeur".
Comité mardi 05 Novembre 2019
à 18 heures
Une bête au paradis
de Cécile Coulon
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Résumé :
Une bête au Paradis est le roman d’une lignée de femmes possédées par leur terre. Un huis clos fiévreux hanté par la folie, le désir et la liberté.
Critique :
FranceInfo Culture :
Une bête au paradis est un roman sombre, dans lequel Cécile Coulon décrit deux mondes inconciliables : d'un côté le monde rural, sa beauté, son âpreté, sa brutalité et ses enfermements, de l'autre celui de la ville, brillant, superficiel, pervers, brossé en creux à travers le personnage d'Alexandre, le traître "à l'âme ambitieuse", qui a choisi l'autre camp. Ces deux mondes sont incarnés par les personnages : d'un côté Blanche, Émilienne, Louis, pleins de leur terre, odeurs de bestiaux et de sang, entièreté des sentiments, de l'autre Alexandre, grandi sans terre dans la tristesse d'une "petite maison sans âme, au milieu d'une rue déserte".
Construit classiquement par un enchaînement de chapitres dont les titres sont des verbes à l'infinitif ("Naître", "Risquer", "Revenir" …), le roman nous emmène néanmoins en crescendo et de manière assez subtile vers l'ahurissant dénouement, que l'on ne dévoilera évidemment pas.
Avec Une bête au paradis, son septième roman, Cécile Coulon creuse son sillon, celui de la terre et du monde rural, et brosse en même temps un portrait peu reluisant de l'âme humaine, peignant dans une langue charnelle aussi bien les corps, la terre, les bêtes, le désir ou les sentiments.
Le Monde :
Le septième prix littéraire « Le Monde » a été attribué mercredi à l’écrivaine pour son roman, conte cruel de l’amour et de la folie.
Comité mardi 14 Mai 2019
à 18 heures
Né d'aucune femme
de Franck Bouysse
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Résumé :
"Mon père, on va bientôt vous demander de bénir le corps d’une femme à l’asile.
— Et alors, qu'y-a-t-il d’extraordinaire à cela ? demandai-je.
— Sous sa robe, c’est là que je les ai cachés.
— De quoi parlez-vous ?
— Les cahiers… Ceux de Rose."
Ainsi sortent de l’ombre les cahiers de Rose, ceux dans lesquels elle a raconté son histoire, cherchant à briser le secret dont on voulait couvrir son destin.
Franck Bouysse, lauréat de plus de dix prix littéraires, nous offre avec 'Né d’aucune femme' la plus vibrante de ses oeuvres.
Ce roman sensible et poignant confirme son immense talent à conter les failles et les grandeurs de l’âme humaine.
Critique :
Le Monde des Livres :
Imaginez que dans la foule des romans publiés en ce début d'année, il en est un qui tutoie la perfection. (...) A la fois classique et fantasmagorique, Né d'aucune femme prouve que le romanesque peut encore éblouir.
France 3 - Un Livre, un jour :
Un conte philosophique nécessaire, indispensable dans l'époque dans laquelle nous vivons.
La Libre Belgique :
Malgré la dureté et la noirceur de certaines pages, un livre bouleversant et lumineux.
France Info :
La voix de Rose est magnifique, pleine de force et de volonté.
Psychologies Magazine :
D'une écriture follement poétique, Franck Bouysse nous rappelle que la lumière n'existe que par les ténèbres, et sa jolie Rose nous enjoint à ne pas désespérer, même dans les tragédies les plus noires.
Télérama :
Beau et cruel, ce livre est avant tout un hommage à tout ce que les mots sont capables d'exprimer.
L'Express :
Une fresque saisissante et envoûtante, un tumulte d'émotions aux mille nuances de nuit.
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Comité mardi 26 Mars 2019
à 18 heures
La papeterie Tsubaki
de Ito OGAWA
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Résumé :
Hatoko a vingt-cinq ans et la voici de retour à Kamakura, dans la petite papeterie que lui a léguée sa grand-mère. Le moment est venu pour elle de faire ses premiers pas comme écrivain public, car cette grand-mère, une femme exigeante et sévère, lui a enseigné l'art difficile d'écrire pour les autres. Le choix des mots, mais aussi la calligraphie, le papier, l'encre, l'enveloppe, le timbre, tout est important dans une lettre.
Hatoko répond aux souhaits même les plus surprenants de ceux qui viennent la voir : elle calligraphie des cartes de voeux, rédige un mot de condoléances pour le décès d'un singe, des lettres d'adieu aussi bien que d'amour. A toutes les exigences elle se plie avec bonheur, pour résoudre un conflit, apaiser un chagrin. Et c'est ainsi que, grâce à son talent, la papeterie Tsubaki devient bientôt un lieu de partage avec les autres et le théâtre de réconciliations inattendues.
Critique littéraire :
Decitre :
Besoin d’un moment de douceur et de poésie ? Alors prenez une tasse de thé, installez-vous confortablement et suivez le quotidien de la jeune Hatoko – alias Poppo – dans sa petite papeterie, non loin de Tokyo.
Poppo n’est pas seulement papetière, elle est aussi écrivain public. Et, au fil des saisons, se succède devant elle toute une série de protagonistes aux demandes tantôt classiques tantôt des plus saugrenues.
D'une manière parfaitement épurée, Ito Ogawa nous décrit la vie quotidienne de Poppo et nous offre une véritable immersion dans la culture japonaise : desrelations entre voisins jusqu'aux plats en passant par les rites sacrés, les traditions et la calligraphie.
Une ode au temps qui passe, à la nature qui se transforme et aux moments précieux de la vie.
C’est beau, léger et absolument ressourçant !
FNAC :
Et si on se faisait du bien ?
Un délicieux et délicat roman terriblement décalé avec nos quotidiens connectés et nos écritures numériques... De sa plume sensible, Ogawa nous permet de nous immiscer au plus près de la culture japonaise. Quel bonheur de vivre à un autre rythme le temps de ce doux roman ...
Comité mardi 11 Décembre 2018
à 18 heures
Roissy
de Tiffany Tavernier |
Résumé :
ROISSY. Sans cesse en mouvement, tirant derrière elle sa valise, la narratrice de ce roman va d'un terminal à l'autre, engage des conversations, s'invente des vies, éternelle voyageuse qui pourtant ne montera jamais dans un de ces avions dont le spectacle l'apaise.
Arrivée à Roissy sans mémoire ni passé, elle y est devenue une "indécelable"-une sans domicile fixe déguisée en passagère-, qui a trouvé refuge dans ce non lieu les englobant tous. S'attachant aux êtres croisés dans cet univers fascinant, où personnels navigants ou au sol côtoient clandestins et laissés-pour-compte, instituant habitudes et rituels comme autant de remparts aux bribes de souvenirs qui l'assaillent et l'épouvantent, la femme sans nom fait corps avec l'immense aérogare.
Mais la bulle de sécurité finit par voler en éclats. Et quand un homme, qui tous les jours vient attendre le vol Rio-Paris -le même qui, des années auparavant, s'est abîmé en mer- tente de l'aborder, elle fuit, effrayée. Comprenant à sa douceur et à son regard blessé, qu'il ne lui fera aucun mal, elle se laissera pourtant aller à la complicité qui se nouera entre eux.
Magnifique portrait de femme rendue à elle-même à la faveur des émotions qui la traversent, Roissy est un livre polyphonique et puissant, qui interroge l'infinie capacité de l'être humain à renaître à soi et au monde.
Critique littéraire :
Acualitte - 21 Septembre 2018
Tiffany Tavernier livre un roman déroutant et touchant qui arrive à avancer tout en tournant en rond. L’écriture simple et franche des chapitres courts est rythmée par les descriptions cinématographiques qui donnent une profondeur toute particulière au récit.
Libération - 17 Septembre 2018
A ses yeux, Roissy est une bulle, un repaire, elle ne peut envisager de vivre ailleurs, l’extérieur lui fait trop peur. Cette femme est l’héroïne de Roissy, le nouveau roman de Tiffany Tavernier, qui nous embarque dans une balade ininterrompue dans les couloirs et les entrailles de l’aéroport.
Le Monde - 01 Octobre 2018
Pour « Roissy », sur une amnésique errant dans l’aéroport parisien, la romancière a rencontré tous ceux qu’il abrite, de la tour de contrôle aux combles.
Comité mardi 06 Novembre 2018
à 18 heures
La Vraie Vie
d'Adeline Dieudonné |
Résumé :
C'est un pavillon qui ressemble à tous ceux du lotissement. Ou presque. Chez eux, il y a quatre chambres. La sienne, celle de son petit frère Gilles, celle des parents, et celle des cadavres. Le père est chasseur de gros gibier. La mère est transparente, amibe craintive, soumise aux humeurs de son mari. Le samedi se passe à jouer dans les carcasses de voitures de la décharge. Jusqu'au jour où un violent accident vient faire bégayer le présent.
Dès lors, Gilles ne rit plus. Elle, avec ses dix ans, voudrait tout annuler, revenir en arrière. Effacer cette vie qui lui apparaît comme le brouillon de l'autre. La vraie. Alors, en guerrière des temps modernes, elle retrousse ses manches et plonge tête la première dans le cru de l'existence. Elle fait diversion, passe entre les coups et conserve l'espoir fou que tout s'arrange un jour.
D'une plume drôle et fulgurante, Adeline Dieudonné campe des personnages sauvages, entiers. Un univers acide et sensuel. Elle signe un roman coup de poing..
Critique littéraire :
LaCroix - 24 septembre 2018
La Belge Adeline Dieudonné, lauréate du prix Fnac, signe un roman échevelé sur la bête qui sommeille en chacun de nous.
Actualitte - 05 septembre 2018
Dans son premier roman, qui prend à contrepied les habituels clichés de la folie familiale, Adeline Dieudonné nous embarque dans la descente aux Enfers d’une jeune héroïne incroyablement puissante. Car Cerbère est une hyène affamée.